Fautrier ou le désengagement de l’art

Éditions de l’Épure, 2006

Les Otages de Fautrier sont examinés dans cet ouvrage à travers les descriptions qu’en donnent les écrivains (Ponge, Malraux, Paulhan). Ces textes ont ceci de commun qu’ils avouent sans ambages leur gêne face au sujet abordé par l’artiste. Les auteurs eux-mêmes concèdent que leurs interprétations échouent, au moins partiellement, à formaliser les tableaux de Fautrier. A quoi cela tient-il ? Essentiellement au fait que Fautrier ne met pas son art au service de la morale ; que les Otages ne transforment pas comme le voudrait Ponge, « l’horreur en beauté ». Le sujet de Fautrier n’est pas plus historique qu’emblématique. C’est pourquoi la critique se voue à l’échec lorsqu’elle regarde les Otages comme une œuvre engagée devant nous renseigner sur la condition de victime. Aussi considérant que la série des Otages ne constitue pas un réquisitoire contre l’exercice de la violence, le présent essai se donne pour objet de comprendre ce que donne effectivement à voir la peinture et la sculpture de Fautrier.

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